Sympa de lire vos CR.
Je remets le mien ici, pour ceux qui ne vont pas sur VV.
CR du GR 2008 de Colargol
Préparation :
Drôle d’année 2008 ! En fait, Patrouille des glaciers oblige, je ne suis remonté sur le vélo que début mai. Ca fait un peu court pour une prépa Grand-Raid. Par contre il est vrai que niveau « foncier physique » la base était déjà là.
Comme j’attaque tard et que je n’ai pas la possibilité de rouler un max (boulot, famille,…) je prends l’option vélotaf en VTT (60 km de goudron en moyenne, 2x par semaine). Et j’essaie de caser une virée VTT le WE. Pour le GR, on verra fin juin la forme.
Fin juin :
Bon ben là il faut se décider ! Je me teste sur une-deux montées que je pratique régulièrement ; la forme a l’air d’être là. Je suis même un poil plus rapide que l’année dernière. Bien que n’ayant que 1000 km au compteur, je décide de tenter le coup. Je m’inscris.
Mi-juillet :
Comme j’en avais marre de faire du goudron en VTT (ç’est pas fait pour ça !), j’ai commandé un vélo de route pour aller bosser, ça va mieux :lol :
A part ça c’est un mois de juillet de M ! A chaque fois que j’arrive à me dégager un jour pour faire une grosse sortie VTT, il flotte ! Total : une seule sortie digne de ce nom (~6h00) et ce jour là, la manette de l’amorto du Scott qui défaille.
Résultat j’amène le Spark au magaz pour réparation ; il faut l’envoyer au SAV. Ca passe par Scott, puis par DT, et ça revient…. Le vendredi avant le GR ! Heureusement que j’ai le Canyon pour faire du goudron, au moins les jambes tournent.
La semaine précédente :
J’y vais, j’y vais pas ? J’y vais, j’y vais pas ? J’y vais, j’y vais pas ?
S’il fait beau j’y vais ? S’il pleut j’y vais pas ?
Bref, j’ai pas la grosse motive et honnêtement je pense que si la course aurait eu lieu le samedi, je serai resté à la maison
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ops :
Pour finir, c’est reporté à dimanche, il annonce du beau, je me remotive !
Vendredi, on va poser une caisse à Sierre après le contrôle technique avec Hervé avec qui on s’est organisé pour le WE.
Samedi…je glande :lol : je tourne en rond, je mets 3 heures pour faire un sac où il n’y a rien dedans :lol : , je regarde les JO, je glande,… :roll : L’après-midi un pote nous monte à Verbier avant de filer sur Hérémence. Le soir, grosse portion de pates et dodo ! Je trouve toujours dommage de ne plus avoir le ctrl à Verbier. Au niveau de l’ambiance ce n’est plus pareil.
La course :
Réveil en douceur sur le coup des 5h00. Une bonne assiette de pâtes :roll : dur le matin quand même :lol : On traîne un peu, et on est à la bourre ! Comme d’hab !
Je perds Hervé en allant me mettre sur la ligne de départ. Il voulait tricher pour partir dans le premier groupe avec moi et il se perd...
PAN ! Et c'est parti ! enfin... après un petit moment le temps que les 400 qui sont devant moi démarre. Ca part un peu fort comme d'hab, je laisse filer comme d'hab Je fais une montée régulière au milieu d'un petit groupe emmené par Claudia. C'est fou: une fille sur le GR ne roule jamais seule Après une demi-heure de course, le soleil commence à éclairer les sommets. Je trouve que c'est toujours un des plus beaux moments de la journée Je passe à Croix de coeur en 49 min. pile dans mon planning et j'attaque la descente. Et là je ne sais pas ce qu'il se passe, mais je roule comme une grosse merde c'est une vraie catastrophe ! Je ne ressens pas le vélo, j'ai peur de glisser à chaque virage, je me fais passer par au moins 15 personnes avant la Tzoumaz. La honte A chaque fois je me dis :"celui là, je me colle derrière et je le suis" et à chaque fois je me fais lâcher. Mais bordel ! Qu'est-ce que j'ai !?!? On arrive enfin sur le goudron, ça va mieux , à part que je peux pas mettre la plaque. A chaque fois la chaine passe sur la manivelle. Du coup je ne peux pas bien relancer dans ces faux-plats descendants. Et ça monte, et ça descend, ...
J'aime assez cette première partie ; tu te prends pas la tête, t'as des coups d'oeil magnifiques sur la plaine du Rhône. Par contre je suis toujours à la ramasse dans le technique (enfin... encore plus que d'hab ) Je suis à peu près dans les temps de l'année dernière, donc je suis confiant. Lors d'une montée je me fais interpeler par un gars que je connais pas :" Salut t'es pas Colargol ?" . Je fais connaissance de bolobolo , on discute 5 minutes, puis je le lâche gentillement.
Une petite gamelle en voulant dépasser une fille dans le pré de Nendaz comme chaque année . Montées, descentes, et on arrive déjà dans la forêt technique des Collons. Et je suis de nouveau à la rue ! Je paie décidément mon manque de km VTT de ce dernier mois. En plus avec mes deux vieux RR c'est un poils trop gras. Et là, dans une petite montée, la chaîne qui déraille et se bloque entre la K7 et les rayons. Chier! C'est la merde! Je tire comme un sourd pour la décoincé ça vient pas, je m'énerve, ça vient encore moins,... Bon je finis par y arriver ! Mais je suis beau vénère et ça n'arrange pas mon pilotage. Je me retrouve après 3h00 de course sans plaque et sans première Enfin la sortie de la forêt! J'attaque la descente prudemment vu mon aisance technique du jour. Mais ouf ça va mieux, je commence à retrouver des sensations sur le bike, ça me rassure.
Hérémence 3h25. J'ai 3 minutes d'avance sur l'année dernière, malgrés mes soucis. Pas mal ! Mais une petite voix me dit que je ne finirai pas aussi vite. Une sorte de 6ème sens . A la sortie d'Hérémence je passe devant un mec qui a la moitié du visage couvert de sang. Impressionnant ! Il y a déjà 2 gars qui s'occupent de lui, je continue. Mais comment a-t-il pu se mettre dans cet état sur ce petit chemin 4x4 ? (j'apprendrai plus tard qu'il a même du être évacuer par hélico ! ) C'est peu après que je déraille pour la 2ème fois et dans le petit raidard quand on quitte le goudron de la route pour la 3ème A chaque fois ça me prend 2 minutes pour décoincé la chaine. C'est la Merde. Je commence la montée sur Ayer un peu stressé. Surtout ne pas mettre la première, surtout ne pas mettre la première....
Et là soudain ! Une violente douleur dans le genou droit, comme un coup de poignard. C'est pas à chaque tour de pédale, plutôt tout les 3-4 tours. Jamais eu ça ! Putain ça fait mal ! J'hésite plusieurs fois à m'arrêter. J'essaie de me mettre en danseuse (ça va mieux) mais dès que je me rassois ça recommence. Je ne sais plus quoi faire ! En plus c'est mon genou "valide" qui me fait mal ! Je ne peux quand même pas aller -> bout en danseuse ! L'idée de l'abandon germe en moi. Je ne vais pas pouvoir continuer comme ça ! Je pédale maintenant au ralenti. Ca passe un peu... et ça reviens ! Je décide de tirer au moins jusqu'à Evolène. Le plat au milieu de la montée me fait du bien. Je roule peinard en moulinant bien. Le ravito, le petit pont et un déraillement . Et c'est l'attaque de la longue montée. Je pars en danseuse direct pour éviter la douleur, mais faut bien que je me résolve à m'assoir... Et là la douleur à changer. Maintenant j'ai les deux genoux qui coincent sur l'extérieur. Mais ça fait quand même moins mal. C'est déjà ça ! Par contre c'est maintenant à chaque coup de pédale. Le genre de truc qui t'use le moral à la longue. C'est pas une grosse douleur, mais c'est suffisant pour que inconsciemment je lève le pied. Je n'arrive pas à pédaler comme je devrais. J'en garde un peu sous le pied. les puls dans les 145 alors que l'année j'étais plutôt à 155 à cet endroit. A Mandelon j'ai fais une croix sur mon chrono, avec ce que j'ai perdu, et la vitesse à laquelle je pédale, ça va me mettre dans un temps de 10h15. Alors je décide juste d'aller au bout pour le "plaisir".
2 bouillons et ça repart ! Ils ont aménagé une rigole le long du chemin. Pour la première fois c’est pas la grande gadoue ce passage. C’est presque trop facile
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. Je pédale toujours un poil en dedans à cause des genoux. Et en plus j’ai faim ! Quel con ! J’ai bu, mais j’ai oublié de manger ! Elle est longue quand même cette montée jusqu’au single. Je suis dans un groupe d’une dizaine de gars depuis Hérémence, un peu toujours les mêmes, une fois devant, une fois derrière. Et c’est le début du single. Vu ma technique en ce début de parcours, je suis un peu inquiet, je sens que je vais galérer.
Premier bout descendant… Tient ça passe ! Tient sur le plat aussi ! Tient dans les montées aussi. P’tain j’ai même du plaisir. Je n’ai jamais passé Mandelon avec autant de facilité. Il y a juste 1-2 recks que je ne tente pas pour ne pas dérailler (je me ferai quand même avoir une fois, ch…) et quelques passage trop boueux. Je dépasse des gens dans Mandelon. C’est une grande première pour moi. Et un grand mystère : comment j’ai pu être aussi autant à la rue ce matin, et aussi bien maintenant. Quoi ? Déjà la fin ? Ca a passé vite cette année ! Et zou la descente. Alors que je freine pour boire un peu, je me fais rattraper par Hervé. « T’es seulement là ? » Avec tous mes déboires, j’imaginais qu’il était déjà loin devant. On descend groupés. Je le suis. Je pourrai aller un peu plus vite, mais de toute façon ça ne changerait pas grand-chose. Toujours pas de grand plateau par contre…
Evolène : je m’arrête au stand pour mettre un coup d’huile sur la chaine en espérant que cela suffisse. Je m’arrête au ravitaillement. En principe j’ai un ravitaillement privé plus loin, mais comme je ne sais pas exactement où et que je ne connais pas la fille, je préfère assurer. Hop la passerelle (vous penser qu’il y en a qui monte à vélo dessus ?) Et à l’attaque du premier lacet une grosse braillée. C’est Hervé qui ne veut pas que je loupe le ravitaillement. Il repart quand je m’arrête. J’en profite pour me changer, j’enlève une couche, j’étais trop habillé, je vire aussi le gilet pour ne garder qu’un coup vent de route hyper light au cas où. Je fais vraiment la « grosse pause » 5-10 minutes. On papote, on discute des chronos des autres qui ont passé pour faire 9h00 et qui ont déjà passés Eison.
Bon ben faut que j’y aille quand même. Et ça regrimpe ! J’ai toujours les genoux qui gênent, alors je suis toujours un peu sur un faux rythme. J’avance tranquille, je profite du paysage, de l’ambiance, de plaisanter avec les piétons que je croise. La descente avant Eison est nickelle et pour une fois je ne suis pas bouchonné.
Eison : je me contente d’un stop and go, j’ai juste rempli la gourde à raz-bord et pris une banane. Le petit single passe easy, j’ai toujours le feeling que j’avais à Mandelon. Évidemment pris dans le mouvement, je déraille à la sortie du single en passant la 1ère pour sortir sur la route (« bordel de merde de chaîne de mes deux….). Et c’est le début de la grande montée. Cette année ça va être long, à la vitesse où je pédale
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Les genoux font quand même un peu moins mal, mais je n’ai pas la gniak. A quoi bon de toutes façons ?
L’A Vieille : Cette année comme je ne suis pas pressé, je prends le temps de ravitailler. Je mélange gaiement le fromage et les balistos avec une banane en dessert
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Bon ben faut y aller quand même. Comme les genoux vont un peu mieux, je repars sur le vélo. Et ça grimpe… encore… tient je ne savais pas qu’on pouvais aller si loin sur vélo
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Mais pourquoi ils sont tous à pieds ? J’ai la patate là, moi ! Ouahh enfin la vision sur le sommet du pas. Vache c’est beau ! Allez cette fois faut marcher quand même. Cool j’ai pas mal aux genoux quand je marche ! Ca me permet de grimper Lona à un rythme soutenu ! Je fais bien attention de prendre à droite au passage critique et .. quoi ? déjà ? Ouh là ! J’ai du grimper vite cette année ! La petite descente sur le lac est toujours sympa. La montée du Basset toujours aussi casse-pattes. Surtout quand on n’a pas de première…
Et enfin la récompense ! Comme je suis techniquement bien sur le vélo depuis Mandelon, je ne m’arrête pas pour baisser la selle et dégonfler un peu les pneus comme les autres années ; je file direct à fond. C’est toujours aussi beau cette descente sur le lac :aime: . Par contre ça tabasse à mort ! Il me semble que tout le parcours était encore plus cassant cette année. En tout cas, là, faut bien tenir le bike. Je dépasse quelques touristes qui traînassent.
Peu avant l’arrivée au barrage je sens arriver dans mon dos le tandem que j’avais dépassé juste avant le Basset, il descendent comme des tarés
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en gueulant comme des putois « TANDEM ECARTEZ-VOUS ! ». Je les laisse passer et me cale juste derrière. Ce sera parfait pour ouvrir le chemin et écarter les limaces. On passe le barrage. Ouaahh dans le pentu caillouteux ils assurent les mecs, mais je les suis une dizaine de mètres derrière. Ils gueulent pour passer un groupe, les mecs s’écartent et là, y a un con qui fait mine de se remettre sur la trajectoire juste quand j’arrive. J’effleure les freins et VLAM ! une bonne gaufre dans la caillasse ! J’entends une voix « Greg ça va ? ». Merde j’entends des voix je dois être au paradis
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A non c’est Hervé qui faisait partie du groupe que je venait de passer. Je reprends vite mes esprits. Ca va j’ai rien, je repars dans sa roue encore un peu sonné. Il me faut quelques mètres pour me rendre compte que le cintre est de travers, heureusement pas trop, et que la poignée de frein AV a tourné vers le bas. C’est un peu délicat parce que j’ai la poignée qui a tendance à glisser sur le bout de mes doigts. Mais bon je vais pas sortir la trousse si près de l’arrivée, je continue comme ça tant pis.
En passant au pied du barrage, une mini cote de 5 mètres, je veux mettre le petit plateau et cette fois je déraille devant et la chaine se bloque dans le joint du pédalier. Et Merde ! Décidemment c’est pas mon jour. Je descends du vélo, et j’ai beau tirer comme un sourd je n’arrive pas à débloquer l’affaire. J’hésite à repartir et à finir sans pédaler. Ah quand même elle est sortie ! Je repars le couteau entre les dents. Hervé a déjà filer, je ne le vois plus. 1 gué, 2 gué, 3 gué… Eh mais c’est Hervé ! Je suis de nouveau collé à ces basques. Par fair-play, je reste derrière. Il a de toute façon ¼ heure d’avance sur moi, se serait con de se remettre à terre, juste pour finir « devant ».
On attaque le dernier pierrier. On rattrape un gars, Hervé le suis dans la trace, moi derrière… quand soudain je me rends compte que c’est un des types avec qui j’ai roulé quasi toute la course ; des fois devant, des fois derrière. Je vois rouge ! Je ne peux pas finir derrière ! Je sors de la trajectoire, passe Hervé en m’excusant de faire le sagouin et je lâche les freins pour les passer les deux. YES ! je suis devant. Le petit pont et je sprint pour être sur qu’il ne s’est pas accroché à ma roue et qu’il ne me passe pas juste avant la ligne ! On a beau faire 10h00 de vélo, être crevé, on reste des gamins dans une cour qui jouent à celui qui a la plus grande
Bîîîîîp ! 10h03 ! Merde si je m’étais su si prêt des 10h00, j’aurai traîner un peu moins
Conclusion et analyse :
Mauvaise année pour moi. Je mets 40 minutes de plus que l’année dernière. Un ensemble de facteur l’expliquent.
Je perds disons 10 minutes à cause de mes soucis de chaînes, 5 minutes à Evolène à papoter. 15 minutes à cause des genoux. 10 minutes dans la tronche, parce que même si j’ai mal, j’aurais pu me faire plus mal.
Physiquement je pense que j’étais au même niveau, voire même un peu plus fort, mais la course en a décidé autrement. C’est intéressant de comparer les classements et les temps par rapport à 2007.
Verbier – Hérémence :
Donc en ayant déjà des soucis mécaniques, et en étant à la rue techniquement, je mets 3 minutes de moins que l’année dernière. Je passe 430 au lieu de 490 l’année dernière
Hérémence - Grimentz :
Je mets 18 minutes de plus : ~400 au lieu 284 !
Grimentz – Eison :
Je mets 12 minutes de plus : 513 ! au lieu de 210. Mais il y a la pause papotage…
Eison – L’A Vieille :
Je mets 13 minutes de plus : 341 au lieu de 172
L’A Vieille – Grimentz :
Je mets cette fois le même temps, malgré la chute et le déraillement. Mais surtout, sur uniquement la montée du pas de Lona, où je n’ai pas eu de douleurs aux genoux, je fais le 165ème chrono ! Ce qui est dans les temps des mecs qui font le parcours en 9h00
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