Ouaip, ils ont été très méchants avec moi
Bonne petite semaine à Val Tho, avec des pointures que je n'ai même pas essayé de suivre, ne serait-ce qu'un mètre, de toute la semaine. C'est con, mais j'avais vraiment peur de me griller pour le dimanche.
Voilà mon compte rendu, posté également sur le jaune :
Levé avant 6h, p'tite douche pour se réveiller, p'tit déj au pain + miel + nutella.
Le Camel est prêt, les poches sont remplies de plein de cochonnerie. Je vais me goinfrer, je prévois une douzaine de barres.
7h03 - Pan ! Le départ est donné. Sur la ligne, on doit être une p'tite centaine, et je suis "au milieu".
On fait 2-3 virages (où c'est déjà le bordel pour certains) dans Val Tho, un court sentier, puis on attaque la grimpette.
Le rythme me semble un peu élevé pour le départ d'un tel raid. J'espère qu'ils sont en forme pour "oser" partir aussi vite. 59 minutes plus tard, j'arrive au sommet. Les derniers mètres sont raides, pas question de forcer, je passe à pied. Je remonte juste sur le vélo pour la photo
où on passe sur la terrasse d'un resto. Position : entre 30ème et 40 ème. Gaz ! C'est parti pour la descente. Sur le haut, je passe les névés à pieds, histoire de conserver le mordant de mes VBrakes.
On descend alors de 3000 m à 1350 m environ, avec quelques bosses cependant. La piste de luge qui mène à Val Tho n'est pas très plaisante, j'ai déjà les bras en compote. Ensuite, le sentier est de plus en plus sympa. Je fais le peureux en passant à pieds à plusieurs endroits, je m'insulte "Trou d'uc !".
St Martin, ravito rapide. Puis on attaque le Col des Encombres - 2300 m. Je commence doucement, je sais que les derniers kilomètres sont très raids. Bien m'en a pris ! Tout passe sur le vélo, mais qu'est-ce que c'est dur. Je surveille le cardio, et gère au maximum pour ne pas me mettre dans le rouge. Ravito en haut du col, où je suis 11ème, après 3h30 de course. La descente qui suit est une pure merveille. Un sentier pédestre avec une belle pente, quelques passages étroits donnant des frissons, des dévers, des virages au ras du ravin, des passages dans d'étroites ruelles où les habitants mettent une ambiance de feu - je suis sur un nuage ! C'est génial, je m'éclate. "Gaffe à ne pas te laisser griser par l'euphorie" !
Des Encombres jusqu'au ravito d'Orelle, je mets un peu plus d'une heure. Presque une heure de descente donc ! Avec quelques courtes montées tout de même. Position : 8 ème.
Maintenant, le calvaire va commencer. On est à 1000 m, et il faut aller grimper à 3000 m... Cela va me prendre 2h57 exactement. Cela débute par une gentille route, où le soleil commence à taper, puis une large piste, avec très peu d'ombres (normal vu l'heure...). Dur dur. Plus on progresse, plus le pourcentage de la pente devient assassin, et plus les cailloux du chemin deviennent gros.
J'essaie de rester sur le vélo le plus longtemps possible, mais je m'accorde quelques courtes périodes de marche lorsque la pente est trop raide. 2 ravitos plus tard, me voilà 5ème, et en train de grimper une piste de ski... Des champs de caillasse à perte de vue, et un concurrent en point de mire. Hou... il a l'air de craquer ! Ouh ! Je me rapproche, un italien ! Va falloir se le faire
Grrr ! Je me le fais. Tiens ! Une randonneuse à pied commence à m'encourager "vivement", puis court à mes côtés. Super sympa (mais un peu excitée...), elle m'accompagnera et m'encouragera jusqu'en haut. Un clan de chinois me prend en photo et m'encourage aussi. Plus on monte, plus il y a du monde. Les encouragements arrivent de partout. C'est génial ! J'suis à 2 doigts de chialer tellement c'est beau ! Plus qu'une centaine de mètre, et je bascule. Je suis pourri de crampes. J'espère qu'elles passeront avant la descente, sinon cela va être la galère. L'italien n'est pas très loin. Je me ravitaille très vite, puis je repare en surveillant mes arrières. Quelques centaines de mètres en pente douce me permettent de tourner les jambes pour faire passer les crampes, puis la véritable descente commence. Il s'agit d'une piste 4*4, avec de nombreuses épingles. On passe plus de temps à tourner qu'à aller tout droit, et cela dure un moment. Je sors la jambe intérieure pour assurer au max. Le profil de la descente devient enfin plus rapide, et j'aperçois quelqu'un devant. Je me mets à bloc, et avoisine les 70 kmh... est-ce bien raisonnable !? Bof... Finalement, je "dépose" le gars, qui était en fait sur le parcours de 75... Grand couillon ! Pas grave, je continue à mettre du gaz, on ne sait jamais. Je passe l'ultime sentier - celui par lequel on a débuté ce matin - à bloc.
7h 49min, et je passe la ligne !!! 4ème et 2ème senior.
Ouf !!! C'était dur mais beau, génial, trop fort, youpi !
Laborieusement, j'essaie de répondre au speaker qui m'interviewe - du style : "oui, ça monte moins à Bordeaux". Désolé Eric
Voilà ! Super expérience.