rickyfirst a écrit:Tous les ergonomes et tous les personnes essayant de traîter de l'ergonomie d'un cycliste ne sont pas sur internet
c'est dommage car les discussions seraient probablement interressantes .
Voici ce que j'ai retrouve :
http://www.xtriathlon.com/articles/1042 ... __vlo.html
Dans le dernier article sur la période de régénération j’avais souligné que c’était le moment propice pour changer de vélo. Vu le nombre de questions reçues à la rédaction sur le choix du type de cadre, la position idéale et la façon de calculer sa position optimale, il me paraissait important d’essayer de dégrossir un peu le sujet.
Pendant longtemps les coureurs ont été positionnés à "l’oeil" et au feeling, ce qui a parfois conduit à des aberrations amusantes à voir. Dans les années 70 l’approche s’est faite un peu plus scientifique et au milieu des années 80 des normes étaient établies.
Ces mesures donnaient une hauteur de selle calculée à partir de la hauteur de l’entrejambe (0,885 X entrejambe avec pédales Look) et recul de selle donné avec un fil à plomb passant devant la rotule du coureur, assis, manivelle en position horizontale avant. Le fil devait passer sur l’axe du 1er métatarse (gros orteil) qui devait être lui-même aligné avec l’axe de la pédale. Ces mesures n’étaient pas toujours faciles à prendre soi même.
Depuis quelques années ces études se sont affinées et tiennent compte du rapport tibia/fémur, de la longueur de chaque pied, de la longueur des bras, du buste, de la selle, des chaussures utilisées etc...
Il existe maintenant plusieurs systèmes qui positionnent le cycliste. J’en ai sélectionné 3 (il en existe d’autres) qui sont représentatifs de ce qui se fait en France. Il s’agit des études posturales de Bio Racer, de Cyfac et de Mecacote.
Le coût de ces études est sensiblement le même (respectivement 100, 120 et 95 euros). Elles comprennent également le positionnement des cales.
Chez Mecacote cette étude n’est pas facturée si elle sert de base à la construction d’un cadre Mecacote.
Les prises de côtes ont été faites au mondial du 2 roues à Paris, au Roc d’Azur à Fréjus et chez un vélociste. Le protocole est relativement identique pour les 3 mais les repères de mesure ne sont pas tous fait au même endroit.
Bio Racer ne donne pas la longueur jusqu’au bout du prolongateur et Mecacote rajoute une mesure de la souplesse.
Ces renseignements une fois recueillis sont ensuite traités de plusieurs manières, soit par statistiques faites sur des larges échantillons de coureurs (plusieurs milliers) soit par calcul. Ensuite le résultat donne toutes les côtes utiles pour positionner le coureur (soit en position route soit en position triathlon) ainsi que toutes les cotes, angles et mesures nécessaires au choix d’un cadre standard ou a la construction d’un cadre sur mesure.
Le positionnement est facile à faire en suivant les restitutions. Il faut cependant faire attention, lorsqu’on reporte les mesures, à bien suivre le protocole car chaque société ne prends pas les références au même endroit.
Maintenant voyons ce que donnent les résultats pour la position triathlon: (les chiffres ne sont donnés qu’à titre d’exemple puisque ce sont les miens et qu’ils varient en fonction de chaque individu).
Le réglage des cales est assez similaire même s’il y a 2 philosophies. Certains prennent l’axe du gros orteil comme référence alors que d’autres se basent sur le 3ème orteil plus centré au milieu du pied. L’écart est minime et sur les 3 études qui me concernent la différence est de 1 à 2 mm.
Pour la hauteur de selle il y a un écart significatif de 7 mm entre le plus bas (Bio Racer) et le plus haut (Mecacote).
Cyfac est au milieu. Pour cette mesure, qui est la base du positionnement, il y a aussi 2 idées qui prévalent : une position haute qui privilégie la phase de puissance lorsqu’on appuie sur la pédale et une position basse favorisant le passage du point mort bas.
Le recul de selle voit aussi 2 positions bien différentes. Cyfac et Bio Racer donnent exactement la même mesure, relativement en arrière de l’axe du pédalier, alors que Mecacote est beaucoup (3,3 cm) plus avancé (mais reste quand même en arrière de l’axe).
La distance selle-cintre donne toujours Cyfac et Bio Racer à égalité et Mecacote 2 cm plus proche de la selle.
La différence de hauteur selle-cintre est très différente pour les 3. Elle varie de 6 cm entre la position la plus basse de Bio Racer et la plus haute celle de Cyfac. Mecacote se situant au milieu. Pour cette côte 6 cm ce n’est pas rien !
Pour le cintre les 3 donnent la largeur (la même) mais seuls Cyfac et Mecacote donnent la profondeur (la même).
Pour la longueur des manivelles, Cyfac et Mecacote donnent la même et Bio Racer la taille juste au-dessous (170 contre 167,5).
Pour résumer : Les écarts relevés sont suffisamment significatifs pour changer les sensations du triathlète mais restent néanmoins dans une logique de positionnement très correcte.
Si on "oublie" la position un peu extrême de Bio Racer sur la hauteur du cintre, on peut schématiser en classant Cyfac et Bio Racer dans une catégorie plus classique que Mecacote dont la position est plus agressive.
Quelles conclusions peut-on tirer : Je pense que tout le monde a intérêt à faire ce genre d’étude pour éviter de perdre des années à essayer de trouver sa position. Bien entendu ceux qui ont des douleurs doivent le faire en priorité.
Quant aux autres, attention aux sensations qui peuvent être trompeuses. Ce n’est pas parce qu’on s’est habitué à une position que c’est la meilleure.
Ces études permettent également de bien cerner la latitude des positions permises. Si votre position est plus basse et en arrière que Cyfac et Bio Racer ou plus haute et en avant que Mecacote, il y a certainement des choses à améliorer.
Laquelle choisir ? Il ne m’appartient pas de répondre directement à cette question mais voilà de quoi vous guider quelle que soit l’étude retenue.
Si vous êtes un triathlète qui n’aime pas (ou dont l’organisme ne supporte pas de) changer de position en cours de saison, il faut regarder quel type de triathlons vous faites (long ou court) et sur quel type de parcours vous ferez majoritairement vos compétitions.
Ensuite vous pourrez choisir quel type de position vous allez adopter pour toute la saison. Plus le choix de vos courses va s’orienter vers des triathlons plats et courts et plus vous pourrez adopter une position type Mecacote.
Plus les triathlons seront montagneux et plus vous pourrez adopter une position type Cyfac ou Bio Racer. De toutes façons si vous avez fait une étude Mecacote vous pourrez passer à une position plus classique simplement en reculant et en baissant légèrement votre selle.
De la même façon vous pourrez faire l’inverse si vous êtes sur une étude Cyfac ou Bio Racer en relevant et en avançant votre selle pour passer à la position Mecacote.
Si vous êtes un triathlète qui peut changer de position sans soucis ou qui a 2 objectifs différents (et suffisamment espacés) dans l’année, il vous suffira de faire ce que j’ai décrit précédemment pour ajuster votre position à l’objectif choisi.
Il faudra bien évidemment respecter la notion de progressivité et soit changer votre position par paliers successifs soit la changer en une fois mais repartir sur un entraînement progressif.
Pour vous donner un exemple, l’an dernier j’ai préparé les Championnats du monde de triathlon longue distance à Ibiza (130 km roulants début mai) sur une position qui correspondait exactement à l’étude Mecacote (juste 2 mm + bas en hauteur de selle).
Ensuite mes objectifs étant beaucoup plus accidentés (LD de St Raphaël, Cublize et surtout Embrun) j’ai changé en reculant ma selle de 2 cm et en la baissant de 2 mm ce qui m’a amené à une position plus proche de celle de Cyfac ou Bio Racer (1 cm de moins en recul de selle).
Pour information, l’étude annuelle réalisée à Hawaii par Dan Empfield (slowtwitch.com) sur les 1631 vélos du parc donne la même proportion de position avancée (type Mecacote) chez les pros que chez les amateurs hommes (soit 52,2%).
La tendance est encore plus marquée chez les femmes avec 61%. Notons cependant qu’Hawaii est un parcours roulant (même s’il n’est pas plat du tout contrairement aux idées reçues).
Dan remarque également que les Français sont en général plutôt en position arrière, sans doute à cause du terrain habituel de leur entraînement.
A bientôt