Petit CR après ma première participation au 68km, au départ d'Hérémence.
Arrivée à Hérémence à 5h, après m'être levé à 3h45, je zone dans la nuit, frigorifié. 1h45 à attendre avant de partir. Alors que je suis couvert, je vois la majorité des gars autour de moi en manches courtes, dont un portant un singulier maillot sur lequel est imprimé un smoking !
S'agit-il d'Olibabe ? Je suis trop timide et naze pour essayer d'aller lui parler...
A 6h45, le départ est enfin donné. A la première montée, 300m après le départ réel, je passe le petit plateau, je déraille et manque de faire tomber ceux qui m'entourent
Le plus con quand on déraille, c'est qu'on a beau savoir que pédaler ne sert plus à rien, on continue quand même ! J'essaie de repasser direct le grand plateau, ça marche pas, je remets la chaîne à la main. Drôle de bruit du shifter dans l'opération... La première montée est assez longue, mais pas trop raide (1000m d+ environ). Un peu trop de route, mais bon... Je fais l'effort pour rattraper mon pote et je sens déjà que ce ne sera pas un grand jour. Après le premier ravito, je veux remettre le grand plateau et... ça marche plus, shifter droit HS !
Ca promet pour les quelques sections de plat et les descentes...
Arrivé sur l'alpage de Mandelon, le single est magnifique, mais très encombré. Beaucoup posent le pied au moindre caillou, du coup j'ai du faire la moitié en marchant. La descente vers Evolène dans les bois est sympa, avec quelques passages bien raides. Ravito et remontée (400m d+ environ) en plein soleil. Je paie le manque de caisse, je m'installe dans un rythme mortuaire, pulsations basses, peu de jus, déjà sur la réserve, déjà mal au dos et au cul, je me fais passer par des tonnes de gars...
A Esion, bon ravito avant d'entamer le plus gros morceau : l'ascension jusqu'au Pas de Lona. Je retrouve quelques forces, ça grimpe assez régulièrement, il y a des zones d'ombre. Je dois tout de même stopper quelques fois à cause de mon dos, mais ça a l'air d'être le lot de quelques autres autour de moi. A mi montée, je me fais passer par la tête de course... de Verbier, partie à 6h30, mais 50km plus loin !
Les mecs sont haletants, je les entends respirer à 2km, mais c'est pas grave, ils en remettent une couche, de vrais avions de chasse, c'est impressionnant...
J'arrive au dernier ravito avant le Pas de Lona, plus mort que vif. Je me repose quelques instants, et j'y vais ! A pied. Je sais pas si c'est l'altitude, à laquelle je ne suis pas accoutumé, mais mon rythme cardiaque est assez bas, et pourtant je transpire comme un malade et je suis vite essoufflé. Dans cette section Arnaud Rapaillard (nano970 du forum) passe sur le bike au beau milieu de nous autres zombies, il a l'air bien, je l'encourage, mais il est concentré et il file.
Après plusieurs minutes de poussage pénible, le pire se découvre à moi. Je savais que monter au Pas de Lona ne serait pas simple, mais à la vue de ce mur, où zigzague péniblement une lente colonne de bikers, je me sens défaillir. Comment grimper ce truc ? J'étais déjà à la peine juste avant, comment pourrais-je pousser le bike sur un pourcentage encore deux fois pire ?
J'essaie d'abord de porter, j'y arrive pas, je manque de tomber plusieurs fois. Alors je pousse. Je pousse 10m et je m'arrête. Je pousse 3m et je m'arrête. C'est atroce. Heureusement le final est un peu moins pire, avec beaucoup de gens géniaux qui encouragent (tout au long du parcours d'ailleurs). J'ai laissé plus d'une heure rien que dans ce chemin de croix. Heureusement le site est superbe, irréel.
Un single nous emmène ensuite vers la dernière montée, le Basset de Lona, que je passe miraculeusement sur le vélo. Et c'est parti pour 15km de descente. antoine3960 m'avait parlé d'une descente "hyper rapide sur du gravier" au début... Hem. Rapide, c'est sûr, mais en matière de "gravier", c'est plutôt de la caillasse bien casse-gueule ! C'est là que je commence à souffrir de mon frein ar. J'avais changé les plaquettes avant la course, et j'avais remarqué que le levier droit avait alors une course assez longue, genre à moitié pour freiner totalement. Arrivé à Sion, je sais pas si c'était du à la chaleur, il fallait freiner aux 3/4... Et pendant la course, limite jusqu'au grip ! Donc dans les longues descentes, j'étais méchamment crispé des mains et sur la fin c'était quasiment plus tenable côté droit... Mais là encore, le plus dur était à venir. Déjà bien rincé par les lacets dans le "gravier", où je commençais à rattraper quelques gars, il a encore fallu subir un single bien défoncé et pierreux, qu'on surnomme le "shaker". Cette dénomination n'est pas usurpée, je peux en attester !
Puis sur un des tous derniers single, alors que j'avais réussi à ne pas tomber jusque là, en passant derrière la selle, je prends une pierre et l'arrière de ma selle vient riper sur mes parties avant de s'enfoncer dans mon bide. Je parviens néanmoins à m'arrêter dans cette position ridicule. Après un check up rapide, je reprends mon chemin jusqu'à l'arrivée.
J'en termine en 7h50, plutôt déçu car j'espérais le faire entre 6 et 7 heures - sans parler des problèmes de matos. J'ai fait la première moitié (en km) en moins de 3 heures, mais j'ai énormément galéré dans la suite, avec une gestion calamiteuse de l'ascension du Pas. Je suis tout de même heureux d'avoir fini et d'avoir enfin participé à cette superbe épreuve. Chapeau bas à ceux qui font le grand parcours en tout cas.
Côté électronique, mon Garmin Edge 800 a rendu l'âme 30 minutes avant la fin et ma cam embarquée n'a pris
aucun film car la mémoire était pleine ! Moi qui pensait montrer de jolis paysage et la galère du Pas de Lona...
Tant pis, il faudra revenir !
L'organisation était au top, les Suisses, venus en masse, comme toujours super sympa (et affutés !), tout comme les autres concurrents d'ailleurs, jamais en reste d'un petit encouragement. J'ai juste regretté de ne pas avoir pu rester plus longtemps après l'arrivée, mais les bus de retour à Sion étaient assez rares, et il me restait 3 heures de route pour rentrer à la maison... et enfin savourer une bonne bière !