Pour en revenir à l'élasticité "en général" (désolé Soracabana), il faut préciser certaines choses :
Un trampoline ne fonctionne pas avec un caillou. Oui, ça semble évident, mais il faut bien comprendre que c'est l'action combinée de la détente du gymnaste et de la réaction de la toile qui permet d'aller plus haut. Si je jette une pierre (pas trop tranchante) sur un trampoline, elle va faire trois rebonds puis revenir à l'équilibre. Ceci montre déjà que le trampoline bouffe beaucoup d'énergie, il ne restitue pas 100% de l'énergie. Prenons par exemple 80% d'énergie restituée (arbitraire, je n'en ai aucune idée en vérité. Le gymnaste a une détente depuis la dalle en béton de 1m, par exemple. Donc il devrait ne monter qu'à 80cm sur un trampoline. Vrai pour le premier saut, mais au second saut, il a emmagasiné l'énergie de 80cm de haut, que la toile va restituer à 80%. Au saut suivant on va donc cumuler la réaction de la toile soit 64cm, plus sa détente de 1m à 80%. Il va donc grimper à 1m44, puis redescendre d'autant, que la toile restituera à 115cm + 80 de détente, etc. etc. jusqu'au ciel (bon en vrai, l'énergie renvoyée diminue au fur et à mesure en raison de la raideur et d'autre paramètre, ce qui fait qu'on ne va jamais vraiment jusqu'au ciel, pour ceux qui auraient eu le doute. L'idée étant de simplifier le principe).
Bref, ceci fonctionne parce que le trampoline a une raideur optimale, qui permet d'en profiter par résonnance. A condition de donner la détente au moment opportun, ce que le gymnaste s'est entraîné à faire. Là est la clef. Car à l'inverse, le cycliste lui a d'autres contraintes biomécanique qui implique une cadence de pédalage donnée, et c'est donc au vélo d'essayer de coller au timing. Car vous savez tous que si vous tendez les jambes avant qu'elles ne touchent la toile du trampoline, l'effet est loupé, de même que si vous bondissez trop tard, vous vous mangez les genoux. Bref, le vélo doit renvoyer la force au moment où on passe d'une jambe sur l'autre. Ni avant, ni après. Pour pouvoir "rebondir ' d'une jambe sur l'autre, comme Pistorius.
Après, je réfute totalement l'idée que sur un vélo l'élasticité ne se fait que latéralement. Tous les éléments fléchissent, même principalement dans le plan vertical.
Quand bien même il n'y a pas de réaction dans la direction du mouvement résultant final, chaque réaction à des conséquence sur la transmission de la puissance des jambes vers le bitume (c'est une [b]chaîne cinématique, ne l'oublions pas) Les manivelles fléchissent, la tige de selle, les rails, les bases et les haubans, le tube supérieur en compression, inférieur en traction etc. etc. Ce qui importe n'est pas de savoir la valeur de la flèche maxi, mais le temps que l'on met à l'atteindre. Il faut logiquement que ce temps soit synchronisé avec la cadence.[/b] Ainsi l'homogénéité de l'assemblage est primordiale, car si des éléments sont plus souples que d'autre, on ressent des "seuils" dans la flexion et c'est un source de grands désgréments.
C'est un peu chiant parce que là je sens bien que je ne m'exprime pas assez clairement, mais j'ai pas non plus trois plombes pour rédiger une pige parfaite d'un point de vu technique.
Ce qui est clair, c'est que la modélisation de tout celà passe effectivement par une équation à vingt-treize inconnues, que personne n'est capable de résoudre actuellement. D'autant plus qu'il faut bien comprendre que le moteur c'est les jambes : "bicylindre" d'à peine plus d'un demi-cheval pesant environ 30kg. Imaginez donc un moteur de solex avec deux pistons de 15kg chacuns qui tourne à 100tr.min. Les solicitations sont donc tout autre que la simple force et le couple qu'il engendre, de façon alternative et très basse fréquence.
Bref, tout ça pour dire qu'un inox ne réagira pas comme un titane, quoi....
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