Je passe sur le jugement ("tu es à des années lumières de la réalité de l'industrie du cycle"
) qui te permet de statuer définitivement sur la crédibilité de ton interlocuteur (ça va, c'est pas comme si c'était la première fois...
).
Qui paye les salaires de tous les intervenants de la confrerie (R&D, tests, logisitique, force de vente, etc...)?-> 'y en a pas, ils sont tous bénévoles. Tout au plus sait-on avancer qu'ils ont un grossiste (CPA), qui doit financer sa logistique, ses stocks, etc. soit sur une part du prix de vente si la Confrérie l'a prévu, soit sur les frais d'approche facturés au client.
Qui paye les couts de stockage?-> pas de stockage en usine, donc retour au point 1 : CPA, soit par une quote-part sur le prix de vente concédée par la Confrérie, soit sur les frais d'approche.
Qui paye les frais bancaires en attendant l'amortissement?-> Je ne sais pas, le prêt de la FFCT est-il rémunéré ? Si oui, la Confrérie évidemment, et si elle a une politique "classique" elle rembourse son emprunt sur une durée voisine ou inférieure à celle de l'amortissement, mais ça n'est pas obligatoire. Au passage, les frais bancaires ne sont pas liés à l'amortissement, qui est une stratégie de gestion, mais au remboursement.
Qui paye les marges des marques/distributeurs/revendeurs?-> marque, laquelle ? Sinon, pour le distributeur : retour au point 1. pour les revendeurs : depuis que le monde s'intéresse à nouveau au 650b, le pneu de la Confrérie est distribué par d'autres revendeurs. Je te laisse aller voir les prix de vente revendeurs/vente directe pour estimer la marge revendeur (sans oublier que l'achat au distributeur par le revendeur n'est probablement pas au tarif "vente directe") ; il y a bien une différence.
Qui paye les taxes ?Comme dans toute industrie... pas de taxes salariales puisque pas de salaires, et de la TVA avancée par toutes les entreprises qui achètent dans la chaîne, et payée par le client final.
Si l'objectif de la série de questions, c'était de me faire écrire que ce modèle s'affranchit de beaucoup de charges inhérentes à un fonctionnement "classique", il ne fallait pas te donner cette peine. Ce n'est pas non plus transposable à toutes les pièces détachées de tous les composants, je te le concède volontiers. Mais de là à dire que ce n'est pas un modèle pérenne, je ne vois pas en quoi : des investisseurs assurent le financement d'un projet, des bénévoles y mettent leur temps libre, le tout s'équilibre. En quoi est-ce une impasse ?
C'est certes un exemple extrême sur les pièces d'un vélo : beaucoup ne nécessiteraient "que" des plans et de paramétrer des imprimantes 3D ou des machines d'usinage. Je ne verrais pas quelque chose de comparable se mettre en place pour des jantes carbone (coût unitaire bien plus élevé, on n'en achète pas 6 par an comme des pneus).
D'autre part, il est certain que le partenaire industriel a fait un effort.Oui, ils font un effort d'organisation de la production, puisque ça les fait ch*er de produire des petites séries. Mais ce n'est certainement pas par philanthropie, et s'il y a bien un niveau de la chaîne industrielle qui ne laisse pas sa part au chien dans ce process, c'est bien le fabricant du pneu. Est-ce inintéressant économiquement pour autant ? Je ne sais pas, ils n'ont plus de R&D à payer sur ce modèle, ils ont revendu 15k€ un élément d'actif qui était à zéro dans leur bilan, ça a généré une activité, des tests, un semblant de veille technologique sur le sujet du 27,5", qu'ils ont valorisés quand le format s'est re-développé. Alors à leur échelle c'est sans doute peanuts, mais si on dit "inintéressant" c'est qu'effectivement on est loin de tout marché de niche, optimisation, etc. Mais à ce train-là on achète tous des Giant, et on les met à la poubelle et on en rachète des neufs le jour où il faut changer un dérailleur.